Joachim Bondroit enseigne l'éducation à la technologie au centre scolaire Don Bosco à Tournai. Il nous explique comment il pousse ses jeunes élèves de première secondaire à réfléchir avant de passer à l'action. Son secret ? Les situations-problèmes !
« Impossible de se lancer dans un projet sans l’analyser ! »
« L’éducation à la technologie, c’est stimuler la créativité et la réflexion des élèves en posant des situations-problèmes avec diverses contraintes à respecter. Le but est d’arriver à un résultat final qui respecte les exigences demandées, en passant par une analyse théorique et une mise en pratique. »
« Je commence toujours par une première activité qui me permet de cerner leur personnalité, leurs envies et leurs centres d’intérêt. Ils apprennent ensuite à lire le plan d’une maison, une activité qui nécessite de la réflexion. Le grand projet de cette année est la construction d’un pont, en respectant quelques contraintes : largeur du pont, longueur du ravin à surmonter, poids à supporter, nombre limité de ressources disponibles. Pour cette activité, il y a eu un cours théorique, une réflexion individuelle avec une étude de dossier et la réalisation de croquis, puis la construction du pont par groupes de 4. C’est là que nous en sommes actuellement. »
« La réflexion et l'action sont indissociables et aussi importantes l’une que l’autre. Pour résoudre un problème, il faut d’abord l’analyser. Que ce soit en première ou en cinquième secondaire, dans le cours d’éducation à la technologie, de menuiserie ou d’électricité, il est toujours nécessaire d’isoler le problème. Même si les élèves préfèrent souvent le volet pratique, chaque métier a sa part de théorie et de réflexion. Il est indispensable de réfléchir si l’on veut parvenir au résultat final en respectant les exigences et les normes actuelles. »
« Je fournis aux élèves un dossier complet qui les amène au cœur du sujet, avec des documents, des vidéos, etc. Ils doivent parvenir à cerner correctement le problème afin de pouvoir se mettre dans la peau d’un professionnel. Dans le cas du pont, ils incarnent un ingénieur. Ce n’est qu’après ce travail de réflexion qu’ils passent à l'action. »
« Pour le volet théorique, je m’appuie sur des plateformes internet, des catalogues, des magazines sur l’éducation à la technologie, etc. Pour le volet pratique, je m’équipe de tout le matériel dont ils ont besoin pour la réalisation de leur projet. S’ils demandent du matériel autre que celui prévu, je le leur fournis. La seule limite est leur imagination. Et elle est parfois débordante. »
« En première secondaire, je privilégie le travail en groupe afin de parvenir au meilleur résultat en mutualisant les compétences de chacun. Les élèves mettent leurs idées en commun et se concertent pour choisir la meilleure ou en élaborer une nouvelle à partir de différents éléments. Ils passent ensuite à la construction à proprement parler avec le matériel mis à leur disposition. Ils font des essais et testent leur construction jusqu’à ce que les contraintes soient respectées. Nous organisons même un petit concours entre les groupes : l’équipe qui aura construit le pont capable de supporter le plus de poids gagnera ! »