Madame Leen guide sa classe vers le secondaire.
« Choisir ses études, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Nous abordons donc déjà le sujet une première fois vers le mois d’octobre, quand l’échéance semble encore lointaine. À partir de novembre, nous utilisons les petits guides du PMS flamand, qui préparent à la transition entre le primaire et le secondaire. Nous visitons aussi quelques écoles à différents moments de l’année scolaire. L’école secondaire liée à notre établissement propose surtout un enseignement général. Nous mettons donc un point d’honneur à emmener nos petits techniciens en herbe à la découverte d’une grande école technique de la région. Aux alentours du mois de mars, nous demandons aux élèves d’indiquer leur choix provisoire. Comme ils demandent l’avis de leurs parents, le sujet commence à animer les discussions autour des repas. Ce faisant, les enfants et les parents évoluent lentement vers un choix d’études pour l’année suivante. »
Il est important de souligner la responsabilité des élèves dans le choix d’études. Ce choix ne doit pas être fait sans eux.
« Les aides à l’orientation scolaire ne manquent pas, mais l’enseignement technique pourrait être mieux loti. Les élèves en savent peu sur les métiers et les formations techniques. Dès lors, il est crucial que nous leur en donnions le plus large aperçu possible en classe. Pour ce faire, nous visitons la Maison des métiers de Gand, nous participons aux salons organisés par le VDAB et nous invitons les parents à venir parler de leur métier. Les études et formations qu’ils ont dû suivre pour y arriver viennent d’elles-mêmes sur le tapis. Nous montrons ainsi aux élèves le chemin qu’ils doivent parcourir.
L’enseignement technique n’a pas encore la place qu’il mérite dans l’opinion publique. Les parents ont encore trop souvent tendance à penser que leur enfant doit commencer « en haut », et éventuellement « redescendre » si ça ne va pas dans le général. Nous n’adhérons pas à ce principe de cascade, mais nous l’entendons encore très souvent. De même, les parents pensent souvent en termes de métiers. Quand ils voient tout ce qui est abordé dans une filière technique, ils se rendent compte qu’ils ne limitent pas les perspectives professionnelles de leur enfant en optant pour l’enseignement technique. »
Les parents se rendent compte qu’ils ne limitent pas les perspectives professionnelles de leur enfant en optant pour l’enseignement technique.
« Le système actuel oblige les élèves à s’inscrire très tôt dans l’école secondaire de leur choix. Souvent, ils sélectionnent l’école de leur grand frère ou de leur grande sœur, car ils y sont prioritaires. Ils jouent la sécurité, en risquant peut-être de passer à côté de leur vocation. Les écoles secondaires ont encore du pain sur la planche pour remédier à cela. »