« La connaissance de soi permet de comprendre ses aptitudes, ses intérêts, ses valeurs et ses objectifs », explique Khadija Bougaiz, Conseillère en formation et orientation à la Cité des Métiers de Liège. « En apprenant à se connaître en étant jeunes, les élèves comprennent leurs aptitudes et leurs préférences, ce qui les conduit à faire des choix éclairés, en optant pour des orientations scolaires et professionnelles qui correspondent à leur identité et leurs aspirations. »

Les enseignants étant, après les parents, les deuxièmes influenceurs de l’orientation, leur rôle est primordial dans la connaissance de soi. Khadija Bougaiz : « Ils sont en mesure de travailler sur la durée, pendant toute une année scolaire. C’est important, car la capacité de rétention des jeunes est très courte. Nous animons par exemple l’atelier Les métiers vont à l’école dans le secondaire supérieur, mais nous remarquons que ce produit n’atteint pas son plein potentiel, par manque de travail en classe en amont et en aval. »

Pour aider les jeunes élèves à mieux se connaître, les enseignants peuvent favoriser diverses activités : cercles de discussion, ateliers d’expression personnelle et de développement personnel, jeux de groupe, etc. « Ils doivent toutefois se montrer particulièrement vigilants en posant un cadre bienveillant afin d’éviter les moqueries et en encourageant tous les enfants, même les plus timides, à prendre la parole », souligne la conseillère. Le Pacte d’Excellence prévoit la formation des enseignants afin qu’ils soient en mesure d’orienter leurs leçons en ce sens, mais cela exigera du temps de préparation de leur part.

Les enseignants doivent encourager les élèves à réfléchir, à exprimer des idées et des ressentis et à développer la confiance en eux. En effet, plus une personne croit qu’elle est compétente, plus elle développe la confiance en elle. « Il existe 4 sources de motivation pour développer la confiance en soi », affirme Khadija Bougaiz. « Il y a tout d’abord l’expérience de maîtrise et de réussite, ensuite les modèles, c’est-à-dire des personnes réelles ou fictives inspirantes auxquels les jeunes s’identifient. Troisièmement, le feedback constructif et encourageant permet de fournir plus d’efforts et d’accroître la persévérance. Enfin, comprendre son propre état émotionnel aide à mieux gérer les incertitudes, le stress et les émotions. »

Les parents étant les premiers influenceurs dans l’orientation de leur enfant, le dispositif wallon des Cités des Métiers de Wallonie et des Carrefours des Métiers associés, a développé l’atelier ‘Comment orienter mon ado ?’. Destiné aux parents, cet atelier se donne en soirée en présentiel dans les différentes Cités des Métiers de Wallonie. Il est également disponible en webinaire pour les parents qui le souhaitent. « On y travaille des outils pour aider les parents à explorer certaines pistes », indique Khadija Bougaiz. « Nous insistons sur le fait que le cœur des échanges avec leur ado est l’adaptabilité, la créativité et la gestion des incertitudes. L’orientation est un défi pour les parents, mais elle demande aussi beaucoup de compétences aux jeunes. »

La Cité des Métiers de Liège est encore jeune. Elle est née du Carrefour Emploi-Formation-Orientation qui s’adressait à un public plus âgé. « Nous nous penchons actuellement sur l’adaptation de l’outil Les métiers vont à l’école pour un public plus jeune », précise Laurence Baldewyns, Coordinatrice de la Cité des Métiers de Liège. « Par ailleurs, la réflexion pour développer l’offre de services pour un public couvrant la fin du primaire et le tronc commun du début de secondaire bat son plein au sein du dispositif wallon des Cités des Métiers de Wallonie. » Une affaire à suivre...